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SAMAYA x KBF

PROJECT MOUNT COACH 2023

 

 
©Photographie réalisée par Niels Brack
 
Le KBF, l’équivalent du CAF en Belgique, a réalisé le projet Mount Coach 2023 au Kirghizistan, avec une équipe de six jeunes alpinistes. Pendant l’été, cette équipe longuement entraînée a pu ouvrir de nouvelles voies dans cette région reculée. Pour Samaya, Annelore Orije raconte leur expédition et son lot de mésaventures.
 
« Nous étions dans le sud-est du Kirghizistan, là où seulement quelques autres groupes d'alpinistes étaient allés, ce qui signifie qu'il y avait beaucoup de montagnes encore non grimpées à explorer. Nous avions un camp de base dans la vallée de Kaichi, juste avant la vallée de Djangart. De là, nous avons cheminé jusqu’à la chaîne de montagnes de Djangart à la recherche de belles montagnes à escalader.
 
Nous formions une équipe de six jeunes alpinistes, âgés de 22 à 30 ans. Au cours des deux dernières années, nous avons suivi un programme intensif appelé Mount Coach, de la fédération d'alpinisme flamande KBF. Ensemble, nous avons passé de nombreuses semaines à nous entraîner en montagne, acquérant l'expérience nécessaire pour l'expédition. Passant chaque vacance ensemble au cours des deux dernières années, nous sommes devenus une équipe soudée, ce qui a également facilité l'expédition.
 
Au total, nous sommes restés 5 semaines dans la chaîne de montagnes de Djangart. Nous avons réussi à réaliser quelques premières ascensions en escalade rocheuse et à gravir quelques montagnes encore vierges. Trois d'entre nous ont escaladé le Pik Illumination, une montagne qui avait été escaladée pour la première fois en 2010 par une expédition anglo-américaine. Cette montagne atteint un peu plus de 5000 mètres. Christian, Cédric et Miel ont emprunté une variante de l'itinéraire original, estimant la difficulté à D.
 
La chaîne de montagnes de Djangart est assez rocheuse et la limite des neiges est plus haute que ce à quoi nous sommes habitués. Notre camp de base était situé à environ 3300 mètres, principalement au milieu d'un paysage herbeux à côté d'une grande rivière sauvage. Étant juste avant le début de l'hiver, il n'y avait pas de neige avant les 4000 mètres.
 
Nous avons eu la chance d'être seuls dans la région, l’agglomération la plus proche étant à 60 kilomètres sur une route non goudronnée. Nous n'avons vu personne pendant les premières semaines, ce qui nous donnait l'impression d’être totalement seuls avec les montagnes. Malheureusement, nous avons vite réalisé que ce n'était pas vraiment le cas.

 

 
©Photographie réalisée par Niels Brack
 
Un jour, Niels et Miel tentaient de grimper une paroi rocheuse dans la vallée de Djangart, leur tente étant installée au pied de la montagne. Ils étaient à près de 150 mètres de haut lorsqu'ils ont soudainement vu des chevaux approcher au loin.
 
La chaîne de montagnes de Djangart est vaste, mais ces cavaliers semblaient savoir où ils allaient : droit vers la seule petite tente dressée dans la vallée. Cinq soldats et un chien se sont arrêtés à leur tente, regardant Niels et Miel au loin. Étonnés de leur visite, nos deux grimpeurs ont rapidement décidé d’installer un rappel pour descendre au plus vite, pendant que les soldats se permettaient de fouiller leur tente.
 
Les soldats étaient satisfaits de ce qu'ils avaient trouvé, ont jeté un dernier regard aux grimpeurs et sont repartis.
 
Arrivés à la tente, Niels et Miel ont vérifié le matériel, mais il semblait que les soldats n’avaient rien touché.
 
Lorsque nous nous sommes tous retrouvés au camp de base, nous étions stupéfaits d'entendre l'histoire. Nous avons demandé à notre cuisinier s'il avait vu les soldats aussi. Il a confirmé : ils étaient même venus discuter et partager un thé.
 
En une journée, l'équipe de soldats a trouvé notre camp de base, très avancé, ainsi que notre réserve de matériel qui était hors de vue depuis la vallée. Il faut le dire : ces soldats savent ce qu'ils font.
 
Notre meilleure supposition est qu'ils vérifiaient si nous ne chassions pas sans permis. Voyant que nous étions simplement des alpinistes inoffensifs, ils ont quitté les lieux en se régalant de quelques saucisses qu’ils nous avaient prises. »

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