SAMAYA x LES CRAPAHUTEURS
PHILOSOPHIE DU BIVOUAC AMATEUR
Si l’appel de la nature est fort, celui du confort peut l’être encore plus. Quand Jean-Jacques Rousseau nous exhorte à aller nous promener en dehors des sentiers battus pour trouver le chemin du retour à soi, nous préférons nous réfugier bien au chaud entre la couette et l’oreiller. C’est du moins le cas de Luigi et moi.
Une fois de temps en temps, l’envie de pointer son nez dehors se fait sentir plus fort que d’habitude. De la fenêtre, on observe la montagne se découper sur un ciel d’un bleu éclatant. On distingue les plaines, les sapins, les cavités sur les falaises et ce qui devient inexorablement l’objectif à atteindre : le sommet. Et si on allait passer la nuit sous les étoiles ? Et si nous nous faisions ce cadeau d’aller trouver le confort ailleurs, en dehors du tourbillon de la vie ?
Remplis d’excitation, nous prévoyons la sortie le soir même. Le ciel dégagé et la stabilité de la météo promettent un coucher de soleil somptueux. Une fois la journée de travail terminée, nous nous empressons de préparer nos sacs. Dans le Samaya ALPINE35, je loge aisément mon matelas, mon duvet, ma réserve en eau et ma petite tente légère Samaya INSTANT2, compagnon idéal pour ces sorties à l’improviste.
Dans « Les Rêveries du promeneur solitaire », Rousseau réalise que l’homme peut échapper aux maux de la civilisation en se réfugiant dans la nature. En pleine ascension dans le sentier de racines, puis de lapiaz, nous ne tendons pas vers les mêmes conclusions. Nous sommes trop occupés à constater à quel point notre souffle se raccourcit proportionnellement au dénivelé qui augmente. Sur nos visages échauffés, brillent pourtant deux paires d’yeux qui pétillent au fur et à mesure que le paysage se découvre. Les lueurs du coucher du soleil commencent à poindre et déjà le ciel se teinte d’un voile ocre. La roche se met aussitôt à étinceler, le granit scintille. Ce spectacle n'a rien à envier aux plus belles œuvres d’art.
Nous poursuivons notre ascension, le souffle coupé – est-ce la vue, est-ce notre piètre cardio ? A ce stade, vous en êtes les seuls juges. Les quelques dizaines de mètres qui nous séparent de l’arrivée nous galvanisent. Nos jambes redeviennent légères et nous avalons la distance sans même nous en rendre compte. L’apothéose se trouve ici. La prise de hauteur nous dévoile des panoramas infinis de montagnes, avec leur forme bien distincte qui pourtant fusionne en un tableau parfait. Le ciel, teinté de rose, parachève cette œuvre quotidienne de la nature.
Nous installons notre tente sur un terrain plat et sous de bons auspices. Le coucher du soleil, c’est cinq minutes seulement. Comme il était déjà bien entamé à notre arrivée, nous nous sommes vite retrouvés plongés dans le noir. À défaut de trouver l’interrupteur de notre salle à manger, on allume nos lampes frontales pour terminer notre dîner. Rapidement, le vent se lève.
La chaleur de nos doudounes nous réchauffe les corps et les cœurs. Avant de nous glisser dans notre cocon d’une nuit, nous profitons du ciel étoilé et rangeons les frontales. Il nous faut quelques minutes pour que nos yeux s’habituent au peu de luminosité. Les arêtes des montagnes tranchent avec la nuit noire, bercées par les millions d’étoiles qui veillent sur elles.
Le froid finit par avoir raison de nous et nous plongeons dans nos duvets.
La nuit sera courte, mais bonne.
Au sommet de cette montagne, seuls, toute notion de confort se relativise. L’imposant King Size est remplacé par une fine toile de tente qui représente tout pour nous : la chaleur, le bouclier contre le vent et la pluie, la sécurité.
Au petit matin, le spectacle que nous donne à voir la nature rivalise avec celui de la veille. Pas un bruit, seulement des couleurs douces qui dansent au-dessus des cimes, annonçant l’arrivée du soleil. Il évolue rapidement et irradie tout ce qui se trouve autour. La timide chaleur que dégagent ses premiers rayons nous accompagne lors du rangement du camp et tout au long de notre redescente.
Ce bivouac suspendu dans le temps et les enseignements de Rousseau berceront toute notre journée.
Les Crapahuteurs
Louise Burgher & Luigi Allegro
Louise Burgher & Luigi Allegro