SAMAYA x CÉLESTINE DESOEURBRUN

4 MOIS EN AUTONOMIE SUR LA VIA ALPINA : MON VOYAGE AU CŒUR DES ALPES

 

 

Partir seule, affronter la montagne et explorer les vastes espaces alpins : c’est le défi que Célestine a choisi de relever en 2024. À travers la Via Alpina, elle a vécu un périple de quatre mois en autonomie complète, où chaque pas résonnait comme un retour à l’essentiel.

 
Traverser l’Arc Alpin : mon défi personnel

 
Le 1er juin 2024, je me suis lancée sur la Via Alpina, un itinéraire mythique reliant la Slovénie à Monaco, en traversant huit pays alpins. Avec mon sac à dos, ma tente et mon réchaud pour seuls compagnons, j’avais pour objectif de parcourir 2 650 kilomètres en autonomie complète. Ce projet n’était pas seulement une aventure physique, mais aussi un véritable voyage intérieur.
 

La Via Alpina m’a toujours fascinée. Cet itinéraire, conçu pour relier les grands espaces de l’arc alpin, traverse des paysages incroyablement variés et offre un aperçu des cultures montagnardes uniques à chaque région. Ce qui m’a attirée, c’est l’idée de m’immerger dans une expérience où je serais confrontée à moi-même, loin du confort moderne.
 

Habituée aux bivouacs de courte durée, je savais que cette expédition serait différente. J’allais devoir m’adapter aux spécificités de chaque pays, aux règles locales concernant le bivouac et aux défis d’un environnement parfois imprévisible. L’inconnu était à la fois excitant et intimidant.

 


 
Les défis sur le chemin
 

Tout au long de cette aventure, la montagne m’a rappelé qu’elle était maîtresse. Chaque jour apportait son lot de défis : des cols enneigés aux descentes interminables, des passages techniques aux conditions météo capricieuses. Je parcourais en moyenne 20 kilomètres par jour, souvent avec un dénivelé impressionnant.
 

L’un des moments les plus marquants a été la traversée du glacier du Vermuntgletscher, à la frontière entre l'Autriche et la Suisse, dans les Alpes de la Silvretta. Ce jour-là, le brouillard était si dense que je ne voyais qu’à quelques mètres devant moi. Heureusement, j’ai croisé deux marcheurs allemands avec qui je me suis encordée pour traverser en sécurité. Ce passage, à la fois terrifiant et exaltant, m’a rappelé que la montagne exige humilité et préparation.
 

Il y a aussi eu des moments d’angoisse, notamment la nuit, lorsque j’étais seule sous ma tente. Les bruits de la nature, amplifiés par l’obscurité, rendaient parfois le sommeil difficile. Mais chaque col franchi et chaque étape complétée me remplissaient de satisfaction, me rappelant pourquoi j’étais là.

 


 
Mon approche de l’autonomie
 

Pour moi, l’autonomie était au cœur de cette expédition. Je voulais être capable de tout gérer par moi-même, sans dépendre de personne. Mon sac était un concentré d’essentiel : ma tente Samaya2.0, légère mais robuste, un réchaud, quelques vêtements chauds et de la nourriture déshydratée. Mes repas, simples et souvent à base de polenta et de gorgonzola, suffisaient à me fournir l’énergie nécessaire pour avancer chaque jour.
 

Ma tente était bien plus qu’un simple abri : elle était mon refuge, mon chez-moi. Peu importe où je la montais, elle me procurait un sentiment de sécurité. En montagne, chaque décision compte. La moindre erreur peut avoir des conséquences, et il n’y a personne d’autre pour y faire face. Ce sentiment de responsabilité m’a appris à anticiper et à réfléchir attentivement à chaque étape avant de la franchir.

 


 
La richesse des rencontres
 

Bien que j’aie passé beaucoup de temps seule, les rencontres humaines ont également marqué mon voyage. Une fois, dans un petit hameau suisse, une famille italo-allemande m’a accueillie chez eux. Ils m’ont offert un café, partagé leurs histoires et m’ont même proposé de planter ma tente à côté de leur maison. Ces moments d’hospitalité spontanée m’ont profondément touchée, me rappelant que, même dans les endroits les plus reculés, l’humanité reste toujours présente.
 

En Italie, j’ai rencontré un berger qui m’a raconté sa vie en montagne. Sa simplicité, son amour pour son travail et sa profonde connexion avec son environnement m’ont inspirée. Ces échanges m’ont permis de découvrir une autre facette de la montagne, celle de ceux qui y vivent toute l’année et qui la connaissent mieux que personne.

 


 
Une aventure transformante
 

Après avoir atteint Monaco plus tôt que prévu, j’ai décidé de prolonger mon voyage jusqu’à Grenoble. Cette dernière étape improvisée était ma façon de boucler la boucle et de me préparer à revenir à la vie citadine. Mais quelque chose en moi avait changé. Ces quatre mois en montagne m’avaient appris à ralentir, à savourer les choses simples et à me reconnecter avec moi-même.
 

Cette aventure m’a également rappelé que la montagne est un lieu de liberté, mais aussi de respect. Elle m’a enseigné l’humilité et l’importance de vivre pleinement l’instant présent. Je repars avec des souvenirs gravés à jamais : le silence des sommets, les étoiles scintillant au-dessus de ma tente et ce sentiment d’accomplissement profond que rien ni personne ne pourra m’enlever.
 

Je ne sais pas encore quelle sera ma prochaine aventure, mais une chose est certaine : la montagne continue de m’appeler, et je saurai y répondre.
 
Équipement utilisé :
 

 

Photo 1Photo 2

Recherche