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SAMAYA x SÉBASTIEN VARLET

A LA DÉCOUVERTE DE NOUVELLES FACES AU SVALBARD

 

 
En mai 2023, Sébastien Varlet s’envole pour le Svalbard, la terre faite de bleu et de blanc, à la recherche de faces immaculées pour réaliser son prochain film qui sortira à l’automne dans les festivals. Pour Samaya, il revient sur ce mois loin de tout, à lutter contre le froid et à tracer de nouvelles lignes.
 
Qu’êtes-vous allez faire au Svalbard ?
Sébastien Varlet : On est partis avec des amis en direction de Svalbard, à la recherche de nouvelles lignes, de nouvelles montagnes. On était très attirés par cet endroit qui est vraiment beau, où il n’y a que du blanc et du bleu. C’est un projet qu’on a monté pendant 4-5 mois avant de partir, en repérant les endroits où on pourrait aller en fonction des conditions de neige et de la difficulté d'accès. On a décidé de partir en direction du glacier de Fridtjovbreen où on est rentrés en contact avec des guides locaux, qui nous ont expliqué tous les risques et dangers de la zone.

 

 
De quelle nature étaient ces risques ?
SV : On avait pas mal de choses à prendre en compte. Premièrement, le froid. La moyenne était entre -15°C et -20°C, on devait donc s’assurer d’être bien protégés face au vent pour ne pas avoir d’engelures. Et puis il y a l'ours polaire. C’est un élément super important, parce que tu es sur son territoire et tu n’as pas envie de le croiser. Dans notre planification, on savait qu'on avait 23 jours de beau temps. Mais la météo, ça reste très incertain, le temps change tout le temps. On a eu un créneau favorable, donc on a décidé de partir pour 6 jours en autonomie. On avait défini des pentes qu’on voulait faire, les montagnes où on voulait aller, avec les topos. On s’était beaucoup inspirés de photos et de vues depuis l'avion. On est allés vraiment voir des lignes que personne n'était jamais allé skier.

 

 
Pourquoi personne n’y était jamais allé ?
SV : Ce sont des pentes qui sont assez raides et où la chute peut mener à des blessures et tu n’as pas envie de te blesser là-bas. On avait des contraintes de vent, de glace et de froid et tout s’est très bien passé.

 

 
En dépit de tous ces éléments, avez-vous pu faire ce que vous aviez imaginé ?
SV : En partie. On avait choisi une première ligne face à l'océan, toute jolie, vraiment toute gelée parce que très exposée au vent. Après cette belle ligne, on a monté le camp juste à côté de ce que l’on voulait faire le lendemain. On a installé nos tentes sur un glacier, à environ trois quarts d’heure de la côte, loin des ours polaires. Ça nous a demandé beaucoup d’énergie de monter le camp car il faisait très, très froid. On a mis toutes nos affaires dans les sacs de couchage pour que ça ne gèle pas. Après une nuit bien froide et des rondes autour du campement pour s’assurer qu’aucun ours n’approche, on a enchaîné avec la deuxième journée et la plus belle face du voyage. On y est retournés à minuit, pour rider au milieu des montagnes qui se teintent couleur or. Le troisième jour, on s’est lancé dans la face que l’on souhaitait absolument faire pour le film. On a attendu la bonne lumière, mais malheureusement le ciel a commencé à se boucher, le mauvais temps arrivait donc on s’est résolus à faire demi-tour. Quelques jours après, quand le temps était à nouveau favorable, on a essayé d’y retourner, mais il était tombé 60 centimètres de fraîche, ce qui impliquait un fort risque d’avalanche, donc on ne s’est pas lancés.
 
C’est peut-être une opportunité pour y retourner ?
SV : Pourquoi pas ! On sait qu’on a pris la bonne décision. En tout cas, on était vraiment contents de se retrouver au milieu de ces montagnes magnifiques, d’avoir pu tracer des belles lignes. C'est une destination atypique et c'est la première fois qu'on ramène du « gros ski » d'un endroit comme ça.
 
©Photographies réalisées par Corentin Croisonnier (@corentin_croisonnier)

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