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SAMAYA x ERIC CARTER

L’IMPORTANCE DU RENONCEMENT EN HAUTE MONTAGNE

 

 
Eric Carter, Max Kroneck, Brian Burger et Pat Valade se sont rendus dans la chaîne côtière de l’Alaska au printemps 2024, afin de tracer des lignes dans les faces vertigineuses de ces massifs isolés. Les conditions météo n’étant pas toujours de leur côté, les quatre amis ont dû prendre des décisions quant au fait de se lancer ou de renoncer.
 
« Au printemps dernier, je me retrouvais avec mes trois partenaires et dix jours de provisions et de gaz, en route vers un glacier isolé dans la chaîne de l'Alaska. Ce n'était pas du tout ce que nous avions prévu. À l'origine, nous devions installer notre camp de base dans la chaîne côtière de la Colombie-Britannique. Mais, dans les semaines précédant notre départ, le manteau neigeux s'était aminci et fondait rapidement. Les itinéraires que nous espérions grimper et skier n’étaient désormais plus que de la glace nue. Alors, à seulement quelques jours de notre départ, nous avons décidé de tout changer et de nous diriger vers le Nord, en Alaska.
 
En arrivant sur le glacier Eldridge, nous pouvions voir les grands sommets de l'Alaska comme le Denali. Nous étions seuls, pas un autre groupe n’était présent dans le bassin. Un groupe qui repartait nous a communiqué des informations sur les conditions de la semaine précédente : dix jours de soleil et de haute pression. Notre prévision météo n'était pas aussi favorable, mais nous espérions qu'elle nous permettrait de remplir nos objectifs. Le glacier était ferme et les pentes glacées. C’était exactement la combinaison que nous essayions d'éviter en Colombie-Britannique.

 

 
L'Alaska, le pays du soleil de minuit, était désorienté. Je n'ai jamais eu besoin d'allumer ma lampe frontale. Aller se coucher sous un grand soleil impliquait de porter un masque de sommeil recouvert d’un tour de cou. Toutes les pentes étaient orientées au soleil - nous ne pouvions pas compter sur les pentes Nord pour échapper à la croûte. J'avais même du mal à déterminer quelle direction était le Nord !
 
Les tempêtes ici peuvent être intenses et tout notre équipement doit être solidement fixé et capable de résister à des conditions météorologiques violentes ! Nous dormions dans des prototypes de tentes Samaya quatre places, une sorte de variation de la Samaya BASECAMP qui a été mon pilier ces dernières années. Ce prototype comprend tout ce que je recherche dans une tente : un design en mono-paroi léger et compact avec de l’espace à l’intérieur pour être confortables même à plusieurs avec nos affaires.

 

 
Notre progression dans les montagnes était lente. Le long des crêtes, nous marchions sur des couches de neige instables et plus minces que prévu. Cette faible couche rendait l’ascension effrayante et tempérait quelque peu notre enthousiasme. Nous avons finalement décidé de ne grimper que sur des parois stables et rocheuses. Nous avancions très prudemment et dès que nous avons tenté de voir plus grand, la montagne nous a rappelés à l’ordre. Nous avons déclenché une avalanche en essayant de franchir une crête et avons dû revoir nos attentes à la baisse.
 
Au fil du voyage, nous avions l'impression que les plus grands objectifs nous échappaient. Nous avions tout de même skié des lignes fantastiques, mais pas les plus impressionnantes, et nous savions que les jours pour accomplir cela s'écoulaient rapidement. Alors que nous envisagions une dernière tentative vers l'un des grands sommets, nous étions tiraillés. Les conditions n'étaient clairement pas idéales et les prévisions météo étaient incertaines. Nous voulions tous viser haut, mais nous avions des doutes. Max nous poussa à nous interroger : pour réussir des itinéraires de ski à la limite de nos capacités (ou des ascensions d'ailleurs), nous devions tous être entièrement motivés et sur la même longueur d'onde. Nous devions avoir la même tolérance au risque et le même désir. Si l'équipe n'est pas cohérente, il est déraisonnable de viser les plus grands objectifs. Cela rendit notre décision beaucoup plus facile : nous avons passé notre dernier jour à faire du freeride sur une arête qui surplombait notre camp depuis le début de la semaine. De la bonne neige, de bons amis, que demander de plus ?

 

 
Même sans avoir skié la ligne la plus ambitieuse, notre voyage a été un véritable succès. Chaque jour, nous avons exploré une nouvelle zone et skié différentes lignes, tout en nous familiarisant avec la logistique nécessaire pour une expédition dans cette chaîne de l'Alaska. Nous avons découvert un vaste terrain et enrichi notre liste des endroits à explorer à l'avenir. Ce qui est d’autant plus génial est le fait que nous soyons tous les quatre rentrés chez nous en nous entendant encore bien !
 
Il est toujours difficile de choisir entre retourner dans un endroit que l'on connaît et partir à la découverte d'un lieu nouveau. C'était justement le dilemme de ce voyage : rester en Colombie-Britannique ou se rendre ailleurs en Alaska. J'apprécie les voyages répétés pour explorer plus en profondeur un lieu que je commence à connaître, mais j'adore aussi découvrir des endroits inconnus. Je ne sais pas lequel des deux est le meilleur, mais je suis ravi de savoir qu'où que j'aille, je me sentirai en sécurité pendant une nuit tempétueuse, bien au chaud dans ma tente Samaya. »

 

 
© Photographies réalisées par Pat Valade

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