Samaya x Laura Dahlmeier

HISTOIRE DE FRATERNITÉ À 7000 MÈTRES

 

 
Laura Dahlmeier, championne olympique de biathlon et son frère se sont lancés dans une aventure au cœur du Pamir au Tadjikistan. Leur objectif ? Explorer et gravir des sommets dépassant les 7 000 mètres d'altitude. C'était une première pour Laura, qui nous partage leurs moments de triomphe et les choix difficiles auxquels ils ont fait face, au prisme de la force de la fraternité.

« Mon frère et moi sommes allés dans la région du Pamir au Tadjikistan, pour explorer et grimper des sommets de 7 000 mètres. C'était la première fois pour moi à une telle altitude. C'était très intéressant de voir comment mon corps réagit au-dessus de 7 000 mètres.

Notre premier camp de base se trouvait à 4 300 mètres où l’oxygène se faisait rare. Nous avons passé la première phase d'acclimatation et la première nuit à 5 000 mètres. Cette nuit était incroyable, nous avions un ciel clair et étoilé. Nous étions les seuls là-bas. C'était tellement spécial.

Les deux jours suivants, nous atteignons les camps 2 et 3, puis nous avons passé la première nuit à plus de 6 000 mètres. La progression était lente du fait de nos lourds sacs à dos. Nous avons monté la tente puis sommes partis gravir le pic Korschenewskaja à 7 105 mètres. C’était un moment magique à vivre avec mon frère. Nous avons atteint notre objectif, notre rêve à travers cette aventure fraternelle, un sentiment vraiment spécial pour nous deux.

Quand nous sommes revenus au camp de base, nous nous sentions bien. Nous nous sommes reposés quelques jours pour récupérer, puis nous étions prêts pour tenter le deuxième sommet, le pic Ismail Samani culminant à 7495 mètres. Il n'y avait pas de trace, personne n'était allé là-bas avant nous, nous avons donc dû attendre que les guides posent des cordes fixes pour que nous puissions grimper ensemble. C'était impressionnant de voir comment ils préparaient un tel itinéraire, assuraient la sécurité et traçaient la route.

Les conditions météorologiques ont changé rapidement. Au début, tout était recouvert de neige. Progressivement, les températures sont devenues de plus en plus glaciales, en particulier les deux derniers jours avant le sommet. Nous avions de la neige fraîche jusqu’aux genoux, dans laquelle nous devions creuser des traces.

 

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Le jour du sommet, après une nuit à 7 000 mètres, il faisait extrêmement froid, j'ai dû enfiler tous les vêtements dont je disposais. Nous avons progressé, nos pieds refroidissaient dangereusement et il était de plus en plus difficile de se réchauffer. A 7 100 mètres, j'ai décidé de faire demi-tour. Je voulais revenir en toute sécurité et avec tous mes orteils. C'était une décision très difficile pour moi car, avec mon frère, nous voulions atteindre le sommet ensemble. Je l’ai finalement laissé partir avec les autres. En rentrant au camp, il m'a fallu plus d'une heure pour réchauffer mes pieds.

C’est dans ces moments-là que l’on se rend compte de l’importance de l’équipement. Il faut pouvoir avoir confiance en lui, même quand il fait très froid, qu'il y ait des vents forts ou des températures très élevées. Nous transportions tout notre équipement nous-mêmes, donc le poids était une dimension importante de l’expédition. Nos sacs à dos pesaient 25 kilogrammes : avec un équipement plus lourd, je doute que tout cela ait été possible.

Maintenant que l'expédition est terminée, je suis de retour chez moi et je me sens vraiment chanceuse et reconnaissante d'avoir pu vivre tout cela : atteindre un sommet de 7 000 mètres avec mon frère, mais aussi avoir la possibilité de prendre de bonnes décisions en haute altitude, en observant comment mon cerveau et mon corps réagissent. J'ai découvert un nouveau pays, de nouvelles montagnes, des alpinistes très inspirants. Je suis sûre que j'y retournerai. »

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